Quelle micro station d’épuration choisir ?
Dans le cadre de la politique de développement durable et de protection de l’environnement, l’assainissement des effluents domestiques est au cœur de l’actualité. Le sujet est devenu une priorité pour les pouvoirs publics qui ont promulgué un arrêté définissant les critères environnementaux auxquels doivent se conformer les installations de micro station d’épuration.
Les stations de micro épuration se présentent en effet comme une solution innovante pour faciliter le traitement des eaux usées des ménages qui ne souhaitent plus dépendre du réseau public. Elles sont de plus en plus plébiscitées par les propriétaires qui veulent disposer d’un système d’assainissement individuel.
Avant de vous lancer dans l’implantation d’une micro station d’épuration individuelle, il important de savoir que vous avez le choix entre deux sortes de micro stations. Suggérées à un tarif presque similaire, elles permettent chacune de rejeter dans le milieu naturel des effluents traités d’une qualité satisfaisante.
Ces dispositifs diffèrent par leur méthode opératoire. Si vous optez pour une mini station utilisant le système SBR, recourant à un réacteur biologique séquentiel (Sequencing Batch Reactor), les boues restent en suspension dans le compartiment de clarification.
Si vous envisagez d’acquérir une station d’épuration dite « à culture fixée », les boues sont retenues dans un support qui se trouve au fond de la cuve.
Comment fonctionne une micro-station d’épuration ?
La micro station d’épuration recourt aux procédés classiques employés pour les fosses toutes eaux ou les fosses septiques. Il s’agit toutefois d’un système amélioré.
Elle se compose de deux compartiments permettant ainsi de traiter, de décanter, puis d’aérer l’eau qui circule à l’intérieur du dispositif.
Une telle mini station d’épuration utilise deux principes différents : la clarification après l’oxygénation.
Dans un premier temps, les eaux usées arrivent dans la partie dédiée à l’activation où elles sont soumises à une oxygénation forcée qui est effectuée par une turbine. Durant sa rotation, ce mécanisme absorbe les boues qui se logent au fond de la cuve. Il réalise ainsi un brassage qui permet d’aérer les effluents. Cette opération favorise la production de bactéries anaérobies.
Au cours de l’étape de clarification, les eaux usées traitées sont séparées de la majeure partie de leurs boues. Les fanges qui ont été déposées sont recyclées. Toutes les autres matières résiduelles demeurent en suspension dans le compartiment. Elles seront évacuées par la suite. Après leur passage dans ces deux cellules, les eaux oxygénées et clarifiées sortent de la station d’épuration individuelle et sont recueillies par un bac de rétention.
Un traitement biologique
Chaque habitation rejette différentes sortes d’eaux usées, dont :
- Les eaux grises qui proviennent de la salle de bain, du lave-linge, des lavabos et des autres équipements liés au confort moderne.
- Les eaux-vannes qui sont issues des toilettes. Elles représentent presque les 2/3 de la pollution qui doit être traitée par la micro station d’épuration.
Ces effluents comportent des matières organiques contenant du phosphore et de l’azote. Ils incluent en outre des éléments en suspension et des micro-organismes pathogènes qui peuvent être à l’origine de différentes pathologies, en plus de la pollution qu’elles engendrent.
Un traitement dans une mini station d’épuration permet non seulement d’éviter les risques d’attraper une maladie, mais aussi de contribuer à la préservation de l’environnement et à la sauvegarde du milieu naturel.
Durant leur passage dans ces compartiments de la station d’épuration, les eaux usées sont soumises à un traitement biologique qui est dénommé « à boues activées ».
Les bactéries et les micro-organismes qui sont contenus par les effluents sont utilisés pour la dégradation et la transmutation des matières organiques.
Ce dispositif permet aux détenteurs d’une micro station d’épuration de rejeter directement les eaux ainsi traitées dans la nature sans crainte de nuire à autrui. Comme les deux stades de transformation n’ont recours à aucun produit chimique, ces effluents peuvent également être employés pour l’irrigation souterraine d’un jardin.
Quels sont les avantages
Une station de micro épuration présente de multiples avantages :
- Son intérêt sur le plan écologique n’est plus à démontrer. Ce système d’assainissement ne recourt pas à l’usage de produits chimiques. Aucune nocivité n’est donc à craindre, ni pour les humains, ni pour le milieu naturel.
- Aucune odeur nauséabonde n’émane d’une mini station d’épuration. Elle ne requiert pas une ventilation secondaire.
- Le dispositif est peu encombrant. Sa surface au sol ne dépasse pas 5m². De plus, il ne nécessite aucun épandage sous la terre, sauf dans certains cas particuliers. De ce fait, il s’adapte aux terrains de petite superficie, voire avec ceux qui comportent des dénivelés.
- La vidange des boues est généralement moins fréquente par rapport à celui d’une fosse septique, pour un même usage et un nombre d’occupants similaire.
- Une micro station d’épuration est aussi facile à installer, qu’il s’agisse du terrassement, de la mise en place du dispositif, de son branchement et de son raccordement au réseau d’électricité.
Quel budget faut-il prévoir ?
Au vu de ces multiples avantages apportés par une station d’épuration individuelle, vous êtes plus que jamais déterminé à en installer dans votre propriété ? Vous souhaitez connaître le budget que vous devez allouer pour réaliser une telle implantation ?
Le prix d’une micro station d’épuration varie en fonction de vos exigences personnelles, du nombre d’occupants et des contraintes liées à l’ensemble de la configuration de votre maison. En tout cas, pour l’achat et la mise en œuvre d’un tel dispositif vous devez au moins prévoir :
- 5.500 euros : pour 2 à 6 habitants
- 7.000 euros : pour 7 à 11 personnes
- 9.500 euros : pour 14 à 20 usagers
Il convient de signaler que la facture d’installation de certaines entreprises dépasse généralement le prix d’une mini station d’épuration individuelle elle-même. Pour connaître le montant de l’investissement à prévoir pour l’implantation de votre système d’assainissement, n’hésitez pas à faire des recherches sur Internet ou auprès des organisme publics.
Vous trouverez sur la toile de nombreux prestataires qui opèrent dans votre localité. Vous n’aurez qu’à remplir les formulaires suggérés en ligne pour demander un devis et établir par la suite un comparatif sur les prix d’une micro station. Vous fixerez ainsi votre choix sur le professionnel qui offre une solution d’assainissement répondant à vos attentes à un coût adapté à votre budget.
La nouvelle réglementation en vigueur
Les eaux usées issues de la majorité des bâtiments érigés en France sont collectées par le réseau public. Néanmoins, 20% de la population, soit 5 millions de foyers possèdent un dispositif d’assainissement non collectif, comme les fosses septiques ou une micro station d’épuration individuelle.
De nombreux propriétaires entretiennent mal leurs équipements, risquant ainsi de nuire à la santé des usagers et de dégrader l’environnement. Une nouvelle réglementation est entrée en vigueur depuis le 1er juillet 2012 pour remédier à cette situation.
Ces règles ont été instaurées dans le but d’améliorer le système de contrôle des installations existantes en vue d’un renouvellement progressif du parc. Elles visent également à spécifier les missions qui incombent aux SPANC (Services publics d’Assainissement non collectif).
Les pouvoirs publics ont en effet constaté une disparité des inspections exercées par les collectivités. L’objectif consiste donc à définir des critères de contrôle qui seraient semblables au niveau de tout le territoire et à harmoniser les documents y afférents.
Cette réglementation porte sur 3 axes
- La mise en place d’installations neuves de bonne qualité et conformes aux normes en vigueur. Les propriétaires qui projettent d’ériger un nouveau bâtiment doivent joindre à leur demande de permis de construire un document attestant la conformité de leur future installation d’assainissement individuel aux normes. Ceci est valable qu’il s’agisse d’une fosse septique classique ou d’une micro station d’épuration. Cette attestation est délivrée par le service compétent de leur commune.
- Toute réhabilitation doit d’abord porter sur les installations existantes qui sont susceptibles de présenter un danger pour la santé des occupants du bâtiment en question et des personnes avoisinantes. Il en est de même pour les dispositifs qui pourraient polluer l’environnement. Dans ce cas, les détenteurs de propriété doivent s’engager à effectuer les travaux de rénovation dans les 4 prochaines années après le contrôle.
- Le développement des ventes de logements contribue à stimuler le rythme des rénovations des installations déjà en place. Celui qui propose à la vente une maison dotée d’un système d’assainissement individuel doit inclure dans son dossier de diagnostic immobilier un document délivré depuis moins de 3 ans par le SPANC de sa commune. L’acquéreur potentiel est ainsi informé de l’état du dispositif. Dans le cas où la transaction aboutit entre les deux parties, le vendeur doit s’engager à réaliser les travaux de réhabilitation de la mini station d’épuration dans un délai d’un an au maximum après avoir signé l’acte de vente.
En conclusion
Les pouvoirs publics, par le biais du ministère du Développement durable, accordent une importance particulière à la préservation de l’environnement. Pour pallier à la contamination des nappes phréatiques, toutes les stations de micro épuration doivent être conformes aux normes en vigueur.
Il en va également de la santé des habitants. Si vous souhaitez installer une mini station d’épuration individuelle, vous détenez désormais toutes les informations nécessaires pour vous orienter sur le bon choix du système d’assainissement répondant à vos besoins.
N’hésitez pas à compléter l’article suivant en apportant des commentaires sur votre expérience personnelle ou en partageant vos connaissances.