Bébé aux besoins intenses : notre expérience.

prendre soin de bébé
C’est avec une douce et tendre pensée pour mon bébé aux besoins intenses ainsi que mon cœur de maman que je vous partage notre expérience de parentalité. 

Partager avec vous ces moments si intenses, souvent difficiles mais si précieux.

Notre expérience avec un Babi

Babi, ce sigle signifie “bébé aux besoins intenses”.

Si vous nous suivez dans nos aventures dans le zéro déchet et le minimalisme, vous savez sans doute que notre petit Isaac nous a rejoint au printemps 2018.

Un petit bébé très attendu et désiré ! Ce petit loulou s’est fait attendre jusqu’à J+6. Le petit chaton n’était pas décidé à sortir de son cocon. Après 48h de déclenchement, sa naissance s’est fait par césarienne puisque le taux de protéine dans les urines montrait un risque de pré-éclampsie. Malgré une période de déclenchement de 48h, le col n’a pas travaillé et notre bébé ne s’est pas engagé. C’est pour cette raison que l’équipe médicale a fait le choix de la césarienne.

Dès ses premiers instants de vie, il nous a montré que notre vie allait changer radicalement. Un amour intense pour ce petit bébé nous a foudroyé. Cependant, nous n’avions pas idée du chemin aussi beau que difficile qui nous attendait.

Nous ne savions pas encore que notre enfant, le fruit de notre amour allait pleurer intensément 12 à 18h sur 24 pendant de longs mois, qu’il aurait un besoin constant de présence pour être rassuré, qu’il n’allait pas réussir à faire une seule sieste pendant un an ou encore, dormir plus de 45 minutes à la suite la nuit.

Cet article n’est ni pour obtenir compassion, ni pour se plaindre. Nous ne sommes ni médecin, ni professionnel de la petite enfance, nous sommes simplement de jeunes parents qui ont été étourdi par l’arrivée d’un BABI d’amour dans leur vie. Nous avons conscience de la chance que nous avons d’avoir un enfant en bonne santé, qui grandit parfaitement et nous apporte autant de bonheur chaque jour. Chaque bébé est différent, chaque expérience de la parentalité aussi.

Nous souhaitons plutôt partager notre expérience ainsi qu’aider les parents connaissant cette incroyable aventure de parentalité intense et sans sommeil avec un bébé aux besoins intenses.

Déculpabiliser et feuilleter le livre du Dr Sears.

Avant la découverte du livre de Williams Sears, nous avions déjà consulté notre pédiatre, deux ostéopathes, un pédopsychiatre et une psychomotricienne. Nous avons cherché de l’aide assez rapidement car voir notre enfant pleurer pendant des heures, ne pas dormir, passer 20h sur 24h au sein nous inquiétait. Il paraissait tellement différent des autres bébés que nous avions fréquenté.

Le livre du docteur Williams Sears a été d’une grande aide. Le seul ouvrage de la parentalité où nous avons eu l’impression d’être compris, comme s’il parlait de notre petit Isaac.

Cet ouvrage a été une première piste de réponse pour savoir pourquoi notre bébé pleurait pendant des heures. Il a permis de mettre un mot sur ce que nous vivions, sur ce que ressentait notre enfant lors de ses pleurs incessants.

Nous étions devenu parents, parents d’un bébé aux besoins intenses. 

C’était à la fois, complètement flippant mais aussi tellement rassurants de se sentir compris et surtout de lire un livre qui nous a déculpabilisé. Comprendre que le problème ne venait pas de nous, ni de notre enfant. Isaac avait juste des besoins plus affirmés que d’autres bébés.

Comment reconnaître un bébé aux besoins intenses ?

Lors de notre première lecture, ça a été une évidence, notre bout de chou était bel et bien un babi. Il avait tous les “symptômes”.

Le BABI est :

  • hypersensible : un BABI a une conscience aiguë de son environnement et est doté d’une grande sensibilité et facilement dérangé. Il sursaute le jour et se réveille très souvent  la nuit. Il est hypersensible et notamment avec les personnes qui ne lui sont pas familières.
  • intense : il réagit plus intensément que les autres bébés à tout. Toutes leurs émotions semblent exacerbées. Le BABI peut réagir violemment à la séparation d’avec ses parents, notamment parce qu’il leur est très fortement attaché. L’intensité de ses protestations est proportionnelle à l’intensité de l’attachement qui l’unit à ses parents.
  • exigeant : il communique un véritable sentiment d’urgence aux signaux qu’il envoie. Les « alertes rouges » dominent son répertoire de pleurs. Mais ce niveau d’exigence est nécessaire au BABI car c’est ce qui va lui permettre d’obtenir le niveau de soins dont il a besoin pour développer son plein potentiel.
  • un enfant qui a un grand besoin de contact physique, qu’il semble impossible de déposer : le BABI veut toujours les bras (tout en refusant parfois ceux des professionnels, ou des grands-parents, amis…). Il a impérativement besoin des bras, du contact humain pour s’apaiser.
  • toujours actif : un BABI est très énergique, actif et a une activité motrice constante (ce qui est différent de l’hyperactivité).
  • épuisant : un BABI draine toute l’énergie physique, mentale et émotionnelle de ses parents.
  • hypertonique : contrairement à la plupart des bébés, le BABI ne se laisse pas facilement aller dans les bras et est caractérisé par sa raideur musculaire.
  • insatisfait et imprévisible : le BABI accepte difficilement la routine.
  • un bébé ayant un grand besoin de succion pour s’apaiser : le BABI a un besoin de périodes prolongées de succion non nutritive, simplement pour le réconfort, et il mettra du temps à se sevrer.
  • un petit dormeur avec une faculté de réveil exacerbée : il s’agit de bébés super-éveillés qui ne se calment pas aisément. Ils se réveillent fréquemment, dorment peu, font de courtes siestes ou pas de siestes du tout. Un BABI peut réveiller ses parents jusqu’à 10 fois par nuit.
  • un enfant qui supporte difficilement la séparation : souvent le BABI pleure même lorsque sa mère sort de la pièce dans laquelle il se trouve.

Nous allons vous partager plusieurs pistes que nous avons trouvé pour expliquer les forts besoins de notre enfant dont le syndrome de Kiss et l’intolérance aux protéines de lait de vache.

Le syndrome de Kiss

Le syndrome de Kiss est vraiment très peu connu des professionnels et pourtant il touche 5% des bébés.

Nous avions entendu parler du syndrome de Kiss sur des groupes Facebook de parents de babi. Submergés par la fatigue et l’émotion, nous avons dans un premier temps fait l’autruche. Nous ne voulions pas qu’Isaac soit atteint par ce syndrome. En effet, nos lectures sur internet nous faisaient peur.

Nos sources évoquaient des techniques de craquages cervicales et que seulement deux médecins en France pouvaient résoudre ce blocage…

Toutefois, à un moment, il a fallu nous rendre à l’évidence qu’il fallait consulter, éclaircir le doute et savoir si notre babi était également un bébé KISS (« Kopfgelenk Induzierte Symmetrie Störungen », soit « Troubles de symétrie induits par les vertèbres cervicales supérieures »)

En suivant les groupes Facebook de bébé Kiss, nous avons découvert, qu’en réalité, plusieurs chiropracteurs en France pouvait diagnostiquer et manipuler les bébés KISS. Seulement, ils ne communiquaient pas de la même manière que les deux professionnels reconnus.

Nous avons fait le choix de rencontrer Linda Meurou, à Guérande, chiropraticienne au très bons retours sur les bébés KISS. Cette rencontre nous a sauvé.

Elle a diagnostiqué le syndrome de Kiss d’Isaac à l’âge de 7 mois. Elle l’a osculté, il présentait de nombreuses tensions dans tout le corps mais surtout, cela a été incroyablement flagrant quand elle a fait un test simple : Linda a mis un jouet musical et lumineux à droite du visage d’isaac, en lui demandant de le regarder et notre enfant ne pouvait pas tourner la tête sans tourner son buste. Alors que de l’autre côté, aucun soucis !

Nous nous en sommes mordu les doigts. Comment cela pouvait être aussi flagrant alors que nous n’avions rien vu ?

En réalité, nous ne pouvions pas nous en vouloir, nous n’avions pas remarqué cette difficulté à tourner la tête mais nous n’étions pas les seuls. Nous avions consulté deux ostéopathes depuis la naissance d’isaac, dont un très reconnu avec plusieurs mois d’attente avant une première consultation. Ils n’avaient rien remarqué, car pour détecter un syndrome de KISS, il faut avoir connaissance de cette pathologie.

Après ce test et l’auscultation, le nom était posé, nous avions un BABI Kiss.

Toutefois, nous avons gardé notre sang froid grâce à Linda. Gentille, douce et rassurante, il y a un vrai feeling entre elle et notre famille. Nous étions très loin des scénarios flippants que nous pouvions lire sur internet sur les manipulations de bébé Kiss.

Pas de craquage cervicale, simplement des manipulations douces qu’elle faisait en amont sur nous avant de les faire sur Isaac.

Toutefois, il faut savoir une chose avant de faire manipuler votre enfant pour un Kiss. Il existe l’effet rebond. Et là, faut s’accrocher !

L’effet rebond suite à une manipulation du syndrome de Kiss

En effet, la nuit suivant la première manipulation, nous avons vécu l’enfer. Notre bébé s’arquait en arrière avec des cris de douleurs effroyables. Et ça, pendant toute la nuit, nous en avons pleuré. C’était complètement paniquant, nous avons cru que nous n’avions pas pris la bonne décision, que la situation s’était empirée.

En réalité, c’était normal, Isaac par son blocage n’avait jamais pu mettre sa tête en arrière. En effet, dès sa naissance, il tenait sa tête. Il découvrait de nouvelles sensations et digérait les manipulations faite par la professionnelle.

Elle nous avait prévenu que ça pouvait être pire mais sur une durée limitée. L’effet rebond peut duré de 48h à un mois selon les bébés. Après cette première séance, l’effet rebond a duré 13 jours. Treize très longs jours et treize très longues nuits. Cependant, pas la même intensité que cette nuit dont nous nous souviendrons toute notre vie. Passer ces treize jours, nous avons découvert un tout autre bébé, plus apaisé, il pleurait moins et surtout il commençait à se déplacer. Il y a eu une belle évolution.

Nous avons eu un second rendez vous, trois semaines plus tard. Toujours aussi douce dans ses manipulations, elle a débloqué son bassin et détendu ses tensions cervicales.

L’effet rebond fut moins long la seconde fois, il n’a duré que cinq jours. Les évolutions ont été impressionnantes. Il a commencé à faire quelques siestes d’un quart d’heure à vingts minutes.

Nous avons vu la chiropraticienne une nouvelle fois, un mois plus tard, Isaac n’avait plus de blocages et beaucoup moins de tensions.

Suite à ces rendez vous, il y a eu de belles améliorations, surtout sur le point moteur. Cependant la position allongée lui était toujours insupportable et les nuits catastrophiques, avec des réveils et des pleurs tous les ¾ d’heure. Nous savions qu’il fallait continuer à chercher la cause.

L’allaitement, RGO et l’intolérance aux protéines de lait de vache

Après de multiples lectures, nous avons compris que c’est assez fréquent que les babis et les Kiss soient intolérants aux protéines de lait de vache et subissent des remontées gastro œsophagiennes.

Isaac a été allaité exclusivement jusqu’à ses 4 mois. Il ne m’était jamais plus de 5 minutes. Il prenait environ 20 tétées sur 24h. Le petit bout profitait bien, en haut des courbes, il a très bien pris du poids lors de sa croissance.

Par conséquent, nous n’avons pas eu la question “s’il pleure, c’est peut être que vous n’avez pas assez de quantité de lait ?” 

Nous avons décidé d’arrêter l’allaitement car je n’en pouvais plus. Isaac n’était pas de ces bébés qui se calme au sein. Il était très agité au sein, comme si ça lui faisait mal de téter. Nous avons appris plus tard par Linda que son frein de langue était un peu court, ce qui l’empêcher de téter plus longuement.

L’arrêt de l’allaitement s’est fait facilement, après le premier biberon, il n’a plus voulu prendre le sein. Téter au biberon semblait plus confortable pour lui. Cependant, trouver la bonne tétine de biberon a été le parcours du combattant, soit le débit était insuffisant, soit il ne noyait par un débit trop fort.

Lorsqu’il a commencé le biberon, nous avons découvert, qu’il buvait des quantités astronomiques, à 4 mois, il engloutissait à vitesse grand V 8 biberons de 240ml, 4 le jour, 4 la nuit. C’était le seul moyen de calmer ses pleurs. 

Il faisait beaucoup d’eczéma ainsi qu’un très fort acné du nourrisson. Il semblait avoir toujours mal au ventre et le seul moyen de le calmer était de boire. C’est à ce moment, que nous avons commencé à exploiter deux pistes : l’intolérance aux protéines de lait de vache et un reflux gastro œsophagien interne.

Interne, car il n’avait pas de régurgitations. Cependant la position allongée lui était tellement inconfortable que nous avons pensé à des remontées gastriques acides.

Nous sommes passés au lait de riz maternisé AR. Sans beaucoup d’amélioration, après au gaviscon, malheureusement toujours rien. Puis à l’inexium, en augmentant petit à petit les doses. Il y avait un peu de mieux mais rien de flagrant.

Pendant plusieurs mois, nous avons continué ce traitement, persuadé d’un reflux. L’avis de notre pédiatre a été d’augmenter considérablement la dose, pour voir s’il y avait du mieux. Il y a eu du mieux, de 4 biberons la nuit, nous sommes passés à deux.

Par conséquent, nous avons décidé de faire des examens à l’hôpital avec un hospitalisation sur 48h. Il fallait arrêter l’inexium 72h avant son entrée à l’hôpital.Les médecins ont passés à isaac une sonde par le nez pour mesurer le Ph de son estomac pendant 24h.

Persuadés que nous allions avoir des résultats démontrant un RGO, nous sommes tombés des nues lorsque nous avons appris que ce n’était pas le cas.

Par conséquent, nous n’avons jamais repris l’inexium. Nous avons donc creusé la piste de l’allergie. Après des tests, notre enfant n’était pas allergique aux protéines de lait de vache. Cependant, il est toujours intolérant, il ne le digère pas. Nous essayons régulièrement de réintégrer le lait de croissance mais cela génère chez Isaac de forte crise de pleurs.

Nous sommes alors au allernova, que nous avons sur ordonnance. C’est moins cher que le lait de riz car une partie est remboursée par sa sécurité sociale.

Survivre à un BABI : le temps et la patience comme meilleurs alliés.

Aujourd’hui, Isaac a 18 mois, il est devenu un petit garçon. Enjoué, curieux, impatient de grandir et découvrir de nouvelles choses. Il est très sociable et rigole beaucoup.

Toutefois, il reste un bébé aux besoins intenses. Il y a beaucoup de colère, de pleurs et nos nuits sont toujours loin d’être complètes. Il y a des moments vraiment difficiles et épuisants, puis quelques moments de répit.

C’est intense au quotidien, certaines journées sont vraiment plus longues et douloureuses mais nous avançons, nous nous écoutons, et nous nous adaptons.

Nous tentons de toujours faire équipe à trois, même si ce n’est pas tous les jours faciles de ne pas s’en vouloir aux uns ou aux autres car nous sommes très fatigués. De plus, nous avons la sensation d’avoir tout essayé et de ne pas être vraiment compris par un grand nombre de personnes, source de frustration extrême.

C’est après avoir vécu ces 18 mois que nous comprenons à quel point l’expérience de la parentalité est unique et que chaque être est authentique. Nous ne pouvons pas en vouloir à ceux qui pensent qu’ils feraient mieux que nous… quoique !

Dans tous les cas, nous faisons notre maximum et du mieux que nous pouvons. Nous essayons de tirer le meilleur de toutes les situations car notre enfant est intense, mais il est petit, très drôle et passionnant. Il ne sera petit qu’une fois, alors nous en profitons.

Nous allons sans doute tirer quelques rides du manque de sommeil de ces longs mois et nous ne savons pas quand nos nuits seront enfin complètes, mais dans tous les cas, nous sommes tous les trois en bonne santé, nous nous aimons très fort, et même épuisés, nous sommes heureux.

Nous n’avons pas de conseils, de recettes magiques ou de mode d’emploi pour survivre à un bébé aux besoins intenses. Cependant, quelques grandes lignes ressortent de ces longs mois :

  • Demander de l’aide à ses proches.
  • Se faire accompagner par des professionnels bienveillants.
  • Rencontrer d’autres parents de babi
  • Faire équipe dans le couple et être bienveillants envers notre cocon familial
  • Accepter d’être simplement humain, de craquer et faire des erreurs
  • Arrêter d’essayer d’être compris ou entendu par des personnes n’ayants pas les capacités à comprendre ou montrer de l’empathie envers les difficultés que nous rencontrons.
  • Essayer de s’aménager un créneau par semaine pour se détendre, faire du sport ou juste être seul-e pour souffler.

Parent-s de bébé aux besoins intenses, nous espérons que ce partage d’expérience vous aura un petit peu accompagné, soulagé, déculpabilisé ou aidé.

Nous vous partageons les noms des groupes facebook de parents de BABI sur lequel vous pouvez partager ce que vous avez sur le coeur, offrir ou demander de l’aide ainsi qu’avoir un mentor.

  • Parents de BABI/EABI (Bébés/Enfants Aux Besoins Intenses)
  • bébés et enfants aux besoins intenses (babi et eabi)
  • Syndrome de Kiss : Témoignages et soutien autour de nos Kiss Kinder.

Appel à la bienveillance envers les parents

Vous avez déjà peut être lu notre appel à la bienveillance envers les jeunes parents par rapport aux réseaux sociaux. Nous souhaitons vraiment refaire un appel à la bienveillance, il est important de ne pas juger des situations que nous ne vivons pas, d’être à l’écoute d’autrui et veiller aux paroles que nous pouvons dire.

Être bienveillant est une qualité incroyable, soyez des personnes riches d’humanité, d’empathie et de sentiments envers votre prochain. Si vous ne vous sentez pas capable de l’aider, c’est une chose, mais surtout ne juger pas et ne blesser pas gratuitement.

“Devenir parent” est un apprentissage. Nous devenons parents, ce n’est pas iné, ce n’est pas facile et il n’y a pas de mode d’emploi. Chaque parent aimant son enfant fait de son mieux avec ses bases, ses principes, son amour et sa volonté de bien faire. Dans tout apprentissage, il y a des erreurs et des maladresses, il est parfois indispensable que quelqu’un tende une main pour se relever.

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