De la réflexion à l’habitation d’une mini-maison, un témoignage à coeur ouvert.
C’est tout près de Vannes dans le Morbihan que nous nous sommes rendu pour rencontrer Mathilde, avec qui nous avons papoter autour d’un thé dans sa chaleureuse Tiny House. Elle nous a partagé avec spontaneité et le sourire son aventure Tiny House, de la conception à son quotidien dans sa mini-maison sur roues.
L’auto-construction de la Tiny House en solo.
Te souviens-tu de comment tu as découvert le concept de Tiny House ?
C’est un peu par hasard, j’ai beaucoup cherché sur internet, et c’est sur un Pinterest que j’ai découvert une Tiny, et là, je me suis dit “OH !”. J’adorais le principe de petite maison, j’aimais déjà l’architecture et le minimalisme. C’était une Tiny américaine et après, je suis tombée sur celle que Laetitia de Baluchon a fabriqué. Et là, ça a été la révélation, qu’une Française le fasse, c’était écrit en français, il y avait plus d’informations. De là, ça m’a motivé à me dire que moi aussi, je pourrais me lancer.
Avais-tu eu l’occasion de visiter d’autres Tiny de constructeur ou auto-constructeur ?
Quand j’ai commencé à vraiment m’intéresser au sujet, j’ai pris un carnet où j’ai cumulé pleins de photos et de docs. J’ai été voir des Tiny quelques mois après seulement, c’était le déclencheur pour savoir si j’allais vraiment le faire ou pas. Du coup, j’ai été rendre visite à Baluchon, c’était vraiment, ça passe ou ça casse. Quand, je suis rentrée dans la petite maison, c’était beau, c’était petit, c’était douillé, je me sentais vraiment bien, c’était oui, oui, oui, on y va ! Mais ça aurait pu être tout le contraire, donc je trouve ça important d’aller voir, de voir l’espace, c’est totalement différent qu’en photo.
Combien de temps as-tu consacré à la reflexion, la conception et à la fabrication de ta Tiny ?
J’ai eu l’idée juste après mon anniversaire, au mois de février 2016, il y a deux ans. De février à juin, j’étais sur les étapes d’avant-construction : la documentation, les devis, aller voir la banque pour faire un prêt… J’ai démarré mi-juillet la construction, de juillet à septembre, j’ai fait l’hors d’eau/l’hors d’air pour qu’en hiver, je sois à l’intérieur au chaud et au sec. Dans le timing, ça s’est super bien déroulé. Ensuite, j’ai fait tout le reste jusqu’à février, et on l’a déplacé sur le terrain en mars. Je n’ai habité dedans qu’au mois d’avril 2017, car avant, il restait encore la plomberie à finir et le compteur électrique à installer.
Quel a été le budget total alloué à ton chantier d’auto-construction de Tiny House ?
J’ai fait un prêt à la consommation de 17 000€, dans toutes les dépenses, il y a plein de choses que l’on oublie, j’ai dû en avoir pour 20 000€ en tout. Oui, environ 3000€ de plus, c’est tout bête, c’est par exemple, acheter des chandelles pour que la Tiny soit stables, avec ça, il faut acheter un compresseur, le camion de location à louer, mettre l’essence, le mini four… Beaucoup de petites dépenses qui s’ajoutent donc 20000€ au total.
Comment s’est passé cette période d’auto-construction ? Quels ont été les hauts/ les bas ?
(Rires) Bien et mal, globalement, ça m’a énormément renforcé, de mener à bien ce projet et aussi d’avoir été seule à le gérer. J’ai mis du temps à accepter que j’avais réalisé une Tiny, c’est étrange, mais être un an complètement à fond sur un projet, de penser qu’à ça, de faire ça presque tout le temps et d’avoir même pété des câbles… À la fin de la construction, je n’arrivais pas à décrocher, ça prenait tellement toute ma vie, et d’un coup, d’un seul, ma maison était là, ok, bon, voilà, c’est fait.
L’après-projet a été bizarre, c’était comme un accouchement, ou peut-être comme les gars qui partent en mer et qui reviennent, tout le monde est content de les revoir, mais eux ont un sentiment un peu bizarre.
Pendant la fabrication, il y a eu des sauts de joie, des accomplissements personnels… Je me suis vu très pragmatique alors que je ne le pensais pas. Je me pensais très créative, un peu au monde des bisounours, et là, pendant le projet, très pragmatique, organisée, il fallait que ça avance. Beaucoup de découvertes sur moi-même, après physiquement, il y a eu des fois où c’était difficile, mentalement aussi, parce qu’il y a toujours des petits hics, et il faut rebondir. À un moment, il y a une visse qui part de travers, et là, tu en as marre, tu balances ta visseuse parce que tu n’en peux plus et tu pars (rires). Je pense, qu’il faut savoir s’arrêter au bon moment, savoir faire des pauses et quand ça ne veut pas fonctionner, ce n’est pas grave, même si je suis venue sur le chantier pour une heure, il faut savoir dire “stop”. J’ai compris ça au fur et à mesure du projet. Il y avait des jours où je venais et je n’avais pas tellement envie, ça servait à rien parce que je n’étais pas dedans, et là, il y a une forme de culpabilité et de frustration qui apparaissent. Au milieu du chantier, j’ai compris que rien ne me forçait, et ça a été plus facile après, en se mettant moins la pression.
Attention, il faut quand même trouver et maintenir l’équilibre entre le repos, le travail et l’avancement pour que le projet ne dure pas une éternité.
Pour un projet comme celui-ci, je pense qu’il ne faut pas avoir peur, ni s’entourer de gens qui ont peur, parce que oui, tu vas monter à l’échelle, sur un échafaudage ou sur le toit… Il ne m’est jamais rien arrivé mais Il faut vraiment avoir confiance en soi et ne pas faire n’importe quoi. Quand on ne le sent pas, il ne faut pas le faire. Si on regarde la globalité du projet, ça fait hyper peur, il y a plein de questions qui surgissent, mais en réalité quand on décortique, on gère petite étape par petite étape et finalement le projet avance.
Avec le recul, est ce que tu ferais quelque chose autrement ?
Oui, je referais autrement : l’aménagement. Je mettrai ma porte sur le grand pan de la tiny, face à mon canapé. Ce qui ne convient pas aujourd’hui, c’est que j’aime recevoir et pour inviter du monde, c’est compliqué. Ce qui me manque, c’est pouvoir juste être à 4 ou 5, pour se faire une bouffe, c’est vraiment le hic, je réfléchis, ce n’est pas fini, je pense qu’il y a des possibilités pour aménager autrement.
Peut-être aussi, si c’était à refaire, je demanderai davantage d’aide sur la construction, car c’est quand même pesant d’être beaucoup seule. Il y a des moments, tu as envie d’être à deux pour partager, avancer plus vite et en même temps, je me dis que plus de deux personnes sur un si petit espace, ça peut aussi être compliqué. Il aurait fallu sur certains points, comme le bardage ou les grosses étapes être à plusieurs, ça aurait été bien.
As-tu une anecdote particulière a raconté de la construction ?
Oui, il y en a une, mais elle n’est pas très joyeuse (rires). Je suis tombée de l’échelle, et pour moi, ça a été assez marquant, je ne suis tombée pas loin de la scie, en plus. Après ça, j’ai pris deux semaines de vacances. J’ai chuté alors que j’étais bien, il n’y avait pas de danger particulier, j’ai juste mal agrippé le barreau, une faute d’inattention et je suis tombée à la renverse. J’ai eu très très peur. Il y avait du monde dans la maison d’à côté, mais ils ne m’entendaient pas, j’étais au sol, j’étais très inquiète, j’avais mal partout, au cou et j’ai eu peur de mettre casser quelque chose. Du coup, je me suis un peu arrêtée après ça, puis j’ai repris, mais ça m’a vraiment marqué.
Je ne veux pas donner l’image d’une fille stressée ou hyper à fond, mais quand je suis dans un projet, j’ai envie que les choses soient bien faite et dans les temps. Donc, quand je voyais l’ampleur de ce qu’il restait à faire, je me disais qu’il fallait avancer, mon erreur a sans doute été de parfois d’y aller trop à fond et en même temps, c’est comme si je ne pouvais pas m’en empêcher. Aujourd’hui, avec du recul, je pense que j’aurai plus de souplesse.
Quels sont les conseils ou astuces que tu as envie de transmettre à des futurs auto-constructeurs ?
S’entourer de personnes qui croient en votre projet et qui vous soutiennent dans les bons et mauvais moments. Je suis convaincue qu’il y aura toujours des critiques sur ce genre de maison car c’est différent. Avant, je les prenais à cœur, maintenant je m’en fiche, mais vraiment, même si, votre famille ne vous soutient pas, il ne faut pas chercher à être compris, à tout prix. Aujourd’hui, il y a plein de réseaux et de personnes qui vivent dans des Tiny. S’entourer de ces personnes-là, ça aide vraiment à avancer parce qu’on peut vite ne pas vouloir vivre ses rêves, car ça fait peur à d’autres personnes.
Ne pas hésiter à se tromper aussi, moi, je me suis trompée énormément de fois, j’ai pris beaucoup de matériaux en plus. C’est rageant, mais c’est necessaire d’avoir une marge de manœuvre en délais, en argent, en tout. Pas une énorme, mais avoir de la souplesse, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
On m’avait dit le début : “c’est rare qu’on finisse dans les temps”. Tu m’étonnes (rires), on voit toujours trop juste !
Je pense qu’il ne faut pas hésiter à s’entourer de pros pour avoir des avis, un oeil sur ce que l’on fait quand on a des questions. Je suis tombée sur des gens pas tops, et d’autres hyper chouettes, qui ont eu envie de partager, d’apprendre, c’était vraiment intéressant. J’ai un menuisier qui est venu m’aider, il m’a apporté plein de choses, c’est toujours bien d’avoir un autre regard, je ne savais pas tout. Puis, sur des choses sur lesquelles on n’est pas sûr, c’est rassurant, pour moi, c’était l’électricité et la plomberie, je suis vraiment contente que se soit des pros qui les aient fait.
L’installation de la Tiny House sur le terrain.
Comment as-tu trouvé ton terrain ?
Ah, le fameux terrain ! Le terrain, alors je tiens à préciser que je n’avais pas trouvé le terrain avant la construction. On m’a dit “construis-la et on trouvera un terrain après”, Ok, c’est parti ! Trois ou quatre mois avant la fin, j’ai contacté plusieurs magazines, puis, Ouest-France, juste pour leur dire, que je souhaitais passer une annonce et que je ne trouvais aucun endroit sur leur site pour cette annonce-là. Ils m’ont recontacté pour me demander si c’était possible de faire un article. Suite à cet article, j’ai eu une trentaine de réponses qui allaient sur toute la Bretagne, j’ai trouvé ça top que les gens répondent. Puis, j’ai eu des messages où c’était juste du soutien, et j’ai trouvé ça cool. Ca m’a vraiment fait chaud au coeur à la fin du projet.
J’ai visité deux ou trois terrains. Celui où je suis, été juste bien parce qu’il n’y avait pas de vis-à-vis, il y a la forêt, un grand pré, les voisins ne sont pas loin, une arrivée d’eau et d’électricité, parfait, juste parfait ! Il faut aussi faire au feeling, et mes voisins sont hyper chouettes, ils donnent beaucoup et je veux vraiment leur redonner aussi parce qu’ils ont été géniaux. Le déménagement était la dernière étape du projet, c’était éprouvant, quand je suis arrivée, j’ai été tellement bien accueilli, ça m’a fait vraiment chaud au coeur après cette construction en solo.
Y-a t-il des contreparties à ton installation (loyer, service, autre) ?
Mes voisins me prêtent gratuitement l’emplacement, je redonne ce que je consomme en eau et en électricité grâce à l’installation du compteur.
As-tu passé ton permis BE ? Envisages-tu de le passer ?
Ca serait bien que je le passe, mais ce n’est pas la priorité, car je ne pense pas me déplacer partout.
Es-tu autonome en énergie et/ou en eau ? Envisages-tu de la devenir ?
Non, je ne suis pas autonome et je ne connais pas tellement le sujet. Ca peut être bien parce que ça réduit les exigences pour les terrains comme il n’y en a pas énormément. Surtout, que les terrains où tu as le besoin d’être autonome sont assez chouettes. Je ne compte pas le devenir parce que ça me demanderait d’installer beaucoup de choses et je n’en ai pas envie.
Envisages-tu un voyage en Tiny House ?
Non, pour ces raisons d’autonomie, en plus, je n’ai pas le permis BE et si j’avais tout ça, je trouve quand même que c’est pas si simple que ça de déplacer une Tiny House, c’est pas si passe-partout, c’est pas un camion aménagé.
Une année de vie en Tiny House.
Depuis combien de temps vis-tu en Tiny House ?
Je vis dans ma Tiny House depuis avril 2017, soit un an.
Où vivais-tu avant de t’installer en Tiny ? (Appartement, maison, colocation…)
Je vivais en appart à Vannes, avec un jardin, dans un petit immeuble. J’avais 40m², c’était pas top avec les voisins, j’avais besoin d’air, mais j’aimais bien être citadine, les avantages du centre ville, de ne pas avoir de voiture… Mais, être dans la nature, c’est vraiment trop agréable, surtout l’été, tu n’étouffes pas, l’étouffement, c’est vraiment cette sensation que j’avais en appartement.
As-tu suivi une démarche de désencombrement avant l’installation dans la Tiny ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile à trier ?
Ah que oui (rires) ! Quand on passe d’un 40m² à une tiny, le tri, c’est le passage obligatoire. Déjà avant d’arriver à Vannes, dans l’ancien appartement, deux ans avant le projet de la tiny, je commençais déjà à me poser des questions sur la consommation, sur le minimalisme… Il y avait une prise de conscience. Après, il y a eu un gros tri, avec le passage d’armoires à des petits emplacements, il faut adapter en fonction de l’espace. Ce qui a été le plus dur, ca a été les livres et les vêtements.
Mais, maintenant, je reviens dessus, parce que je me rends compte que je me suis mise à fond dans l’idée de minimalisme et de moins consommer et en fait, j’ai fait des retours en arrière. J’ai compris que ça ne faisait pas entièrement partie de ma personnalité.
J’adore chiner et là, j’ai repris ça, avoir plus d’objets que ce que j’avais au début en Tiny, car pour moi, c’est un plaisir.
C’est comme prendre soin de moi, de bien m’habiller, j’adore essayer pleins de vêtements pour voir ce qui va ensemble, j’avais complètement oublié ça parce qu’il fallait que se soit petit et que ça rentre, que tout s’assemble. J’adore le concept de la garde-robe capsule mais je trouvais ça génial dans l’idée mais je crois que ça ne colle pas à ma personnalité. J’achète mes fringues à Emmaüs, je chine, c’est mon côté créatif qui ressort, et c’est tout à fait possible dans une Tiny.
Je pense qu’il ne faut pas rentrer dans un schéma, “maintenant, je vis dans une Tiny, j’ai que du gris, noir et blanc, car tout s’accorde bien”. C’est un ajustement à trouver, au début, t’es à fond dans la démarche parce que c’est nouveau, c’est excitant et après, tu réajustes pour être bien avec toi-même.
Quels sont les trois objets fétiches dont tu n’aurais pas pu te séparer ?
C’est dure comme question, mes bijoux, je n’aurai pas pu m’en séparer, j’adore ça, je n’avais pas envie de faire d’efforts là-dessus. Mes jeux de société, j’ai un placard entier, j’adore ça. Ah oui, et mon matériel de création, autant pour fabriquer mes bijoux que mes crayons pour dessiner ou mes pinceaux pour peindre. Je vais bientôt avoir mon atelier, mais depuis un an, tout est dans ma Tiny House.
As-tu des rituels quotidiens qui se sont installés, car ton habitat est de petite taille ?
Déjà, les sabots pour venir jusqu’à la Tiny, car le terrain n’a pas de petite allée en cailloux. Quand il pleut, il y a de la boue, alors j’enfile mes sabots et je mets mes chaussures seulement dans ma voiture. Côté salle-de-bain, je suis obligée de prendre ma douche avec la fenêtre ouverte et laisser aérer un certain temps pour que l’humidité s’évacue correctement, je n’ai pas de VMC (Rires). Il faut ranger et organiser la maison, sinon, c’est hyper vite le bazar. Ce sont des petites choses, mais par exemple, je vais acheter deux boîtes d’allumettes, car j’ai des bougies à l’étage et en bas. C’est vite pénible de faire l’A/R pour ça, les escaliers sont pratiques mais pas confortables. Ce sont des petits trucs comme ça auxquels il faut penser.
Après, c’est aussi à deux, ça change beaucoup de choses si on n’a pas les mêmes horaires, le matin, l’un déjeune pendant que l’autre dort, il y a toutes les odeurs, la lumière, le bruit… Le masque de nuit et boules quies m’ont dépanné pas mal de fois. Ce sont peut-être les objets dont je ne me séparerais pas (rires).
As-tu changé tes habitudes de consommation ?
Au début beaucoup, car c’est très étrange de voir l’eau qui sort en direct de ta Tiny, tu te rends compte de la réelle consommation d’une douche, donc tu fais attention. Ensuite, il y a eu l’hiver et le confort prime, quand tu as froid, tu as envie d’une bonne douche chaude. Bon après, je n’ai jamais été quelqu’un qui laissait couler l’eau pour rien. Côté course, je me suis acheté des sacs en tissus pour les légumes, je ne les ai pas tout le temps sur moi, mais quand je peux, je les utilise. Au début, je me posais beaucoup de questions, je me remettais en cause à chaque achat pour savoir si j’avais la place, et en fait, tu te rends compte que oui, tu retires pour ajouter. Je ne pensais pas pouvoir refaire ma déco parce que c’était tout fait, puis, j’ai tout enlevé, et j’ai refait. J’ai acheté des trucs chez Emmaüs qui ne coûtent pas cher, tout est possible.
Quels sont selon toi les avantages/inconvénients d’une vie en Tiny House ?
Les avantages dépendent de l’endroit mais, pour ma part, je suis plus proche de la nature. Avant je ne pouvais pas m’endormir autrement que dans le noir complet, à présent, j’ai besoin d’ouvrir la fenêtre et écouter les bruits de la nuit. C’est très étrange, mais il y a la chouette à 23h qui est toujours réglée et qui ulule. C’est des petits bruits comme ça, qui font du bien et qui ramènent à des choses simples. J’ai moins peur des animaux que des humains (rires).
L’autre avantage, c’est d’avoir une petite maison à soi, d’être propriétaire, de faire tout ce que l’on veut avec sa maison. Vivre avec moins d’objets, c’est bien aussi, je me sens à l’aise dans ma petite maison que plutôt dans mon ancien appartement, plus impersonnel. Avant je me plaignais d’où j’habitais, et maintenant plus du tout, je suis contente de rentrer chez moi. Je sais que le ménage se fait en 5 minute. En Tiny, le confort prime, il faut avoir des objets confortables, un bon fauteuil ou canapé, c’est petit, mais il faut que se soit douillé.
Pour les inconvénients, je sens beaucoup le vent, ça fait parfois un peu peur. Les déplacements sont pas si simples que ça. Et aussi, pour vivre en couple, ça dépend des personnalités, il faut vraiment s’ajuster, bien connaître l’autre, bien se connaître, avoir plus de souplesse, dans une Tiny, il faut être vraiment flex (rires).
Quel est le constat entre le rêve et la réalité d’une vie en Tiny House ?
C’est moins idéaliste, il y a une image de “Wah, vivre en Tiny, c’est un truc de dingue, c’est un changement total”, et non. Je vis quasiment de la même façon dans ma Tiny House que dans un appartement. Je pense que c’est aussi beaucoup en fonction de sa personnalité, sur quoi on a envie d’être engagé, je consommais déjà moins en appartement, il y avait déjà beaucoup de sujets écologiques qui me tenaient à coeur. Je continue à faire ma cuisine comme avant, je vis comme avant, mais dans plus petit. Ca me convient énormément, je pense un jour revenir à une maison si j’ai un enfant, mais en étant toute seule, ça me suffit.
Une Tiny House, c’est léger par la taille et par les responsabilités contrairement à un appartement.
As-tu déjà rencontré d’autres habitants de Tiny House ?
Vous, des futurs habitants (Rires) et des futurs auto-constructeurs, sinon seulement Baluchon au début de la construction de ma Tiny House.
Après un an en Tiny House, quelle a été ta saison préférée pour vivre dans une petite maison ?
L’été, sans aucun doute, c’est génial ! Toutes les fenêtres sont ouvertes, tu te couches le soir, tu entends tous les petits bruits de l’été, la chaleur, les odeurs. Tu as une maison ouverte sur l’extérieur, vraiment, t’es rythmée à la vie normale, pas comme en appartement. Tu as plein de choses à regarder, c’est calme, c’est lent, c’est cool. Tu fais des apéros avec les copains dehors. Tout à l’heure, je me plaignais de ne pas pouvoir inviter du monde chez moi, mais c’est chouette de vivre avec les saisons, l’hiver t’es confiné au chaud et l’été, tu vas dehors, tu invites du monde.
Il y a quelque chose qui se passe par le respect des saisons et de la nature, on l’oublie parfois quand on est entre 4 murs de béton.
C’est facile et agréable quand il fait beau, c’est hyper fluide. Cet été, la Tiny, c’était vraiment les vacances ! Bon, je te rassure, tout le monde me demande si l’hiver, je n’ai pas froid dans ma cabane, mais non, il fait bon dans ma cabane (rires).
Merci à Mathilde et son gentil compagnon à 4 pattes de nous avoir acceuilli et avoir partager son expérience sans filtres. Ah oui, dans cette mini-maison, les animaux aussi ont leur place, la preuve en photos !
Quelques petits liens utiles vers les autres articles concernant les Tiny House :
Une réponse
Bonjour Mathilde. Bravo pour votre volonté et courage. Le reportage date de 2017, vivez-vous toujours en Tiny house et au même endroit ? Avez-vous pu modifier votre agencement pour qu’il réponde mieux à vos besoins ?
Cela fait plusieurs années que je réfléchis à un projet de Tiny en auto construction mais en région nantaise, j’ai du mal à trouver un terrain.
Dernière question, pour la construction de votre Tiny house, vous avez loué un hangar après avoir acheté le châssis ?
Par avance merci pour vos réponses.
Benoit.