Connaissez-vous la slow life ?

homme qui se promène sur un chemin en automne
Fuir le stress et prendre le temps de vivre à votre rythme est la clef de votre épanouissement.

Nous allons vous parler de la slow life, l’éloge de la lenteur pour vivre mieux et lâcher prise. Promis, nous ne vous faisons pas un plan sur un départ pour des vacances en Thaïlande sur des plages paradisiaques. Même si, en soit, ça peut être sympa.

Nous vous proposons de concilier vie professionnelle, personnelle et amoureuse avec plus de bienveillance et moins de stress. Fini la course contre la montre, le sentiment d’être débordé, laissez place à la sérénite.

Notre déclic vers le bonheur et la sérénité.

Depuis quelque temps, nous avons des discussions avec l’amoureux autour du positivisme et le fait de profiter de chaque instant. À travers nos échanges, j’exprimais mon envie de faire connaître au plus grand nombre, le déclic que nous avons eu il y a plusieurs mois, ainsi que les changements positifs que nous avons pu constater. Cependant, lui, m’a répondu que c’était notre vision de voir l’épanouissement, qu’elle était personnelle, et peut-être ne conviendrait-elle pas à tous.

Le partage sur le Hygge était une première approche de ma volonté d’exprimer cet art de vivre que nous adoptons depuis un peu plus d’un an, et qui porte vraiment ses fruits sur notre quotidien.

Dans mon esprit, la volonté de vous partager cette nouvelle ouverture à un accès simple au bonheur avec précision tournait en boucle. Elle ne pouvait se résumer à la philosophie du Hygge, qui n’en est qu’une petite partie. C’était trop peu. J’avais l’envie de vous ouvrir une porte bien plus grande. Toutefois, le risque de ne vous apporter qu’une vision égocentrique et biaisée de la béatitude était un frein qui me coupait net l’élan d’écriture. Après avoir fait des recherches, nous avons découvert qu’en réalité, nous avons adopté une philosophie de vie reconnue sans même le savoir, ce mouvement s’appelle “Slow Life”.

Avant de vous expliquer en long et en large ce que cache ces deux petits mots, nous allons vous confier comment nous en sommes arrivés à adopter cet art de vivre doucement, sans même en avoir entendu parlé. Vous allez sans doute, très vite réaliser, que ce slow movement est une réponse simple à un essoufflement vécu par des personnes ayant envie de prendre leur temps, dans une société qui est constamment le pied sur l’accélérateur.

Les explications de notre prise de conscience : ralentir le mouvement.

Nos découvertes ont débuté autour d’une table ronde en bois. Gourmets et épicuriens, nous avions déjà pris conscience de l’importance d’une consommation alimentaire saine. Acheter des produits de qualité, choisir un bon vin, cuisiner ensemble et profiter d’un moment de pause pour se retrouver autour d’un repas gourmand étaient des rituels très réguliers.

Puis, il y a eu une fracture, une nécessité de s’éloigner de la ville, de l’ensemble de la pollution réelle, visuelle, auditive et du besoin de reconnaissance sociale par l’image. Quitter Nantes pour s’installer près de la mer, dans une petite commune de 5000 habitants a rapidement changé notre façon de vivre. Le rythme a été bouleversé, il y a eu une reconnexion l’un à l’autre. C’est à cet instant que le minimalisme est entré de façon prononcée dans notre vie. Retrouvez l’explication de ma route du bordélisme au minimalisme. Le besoin d’avoir, de consommer et de posséder des objets a laissé place à celui de partager et d’échanger simplement. Le temps et les occasions à réellement discuter, se promener et se poser ensemble se sont multipliés. Nous le faisions déjà auparavant, mais différemment. Les discussions et les débats ont pris la place du stress ou du vide qui poussait à se rassurer en surconsommant des produits, à peine achetés, vite oubliées.

Puis, soudain, une prise de conscience a eu lieu concernant les problématiques écologiques liées à l’environnement. La fragilité de la nature nous a sauté aux yeux, la beauté des longues promenades sur les plages bretonnes a sans doute été un des éléments révélateurs. Le documentaire “Demain” a lui aussi contribué à nous mettre la puce à l’oreille. Nous avons eu envie d’agir avec nos moyens pour faire un pas vers un monde meilleur, devenir acteur tout simplement. Ainsi, nous avons débuté notre démarche vers le zéro-déchet et notre projet de Tiny House.

À travers toutes ces petites lumières et ces prises de conscience, nous avons changé nos pratiques et aussi notre façon de voir ce qui nous entoure. Ce chemin a été parcouru avec des lectures sur le développement personnel, la communication non-violente, le zéro déchet, le désencombrement et sans doute quelques efforts de notre part pour ne pas craquer sous le poids des habitudes, de la facilité ou des tensions du quotidien qui peuvent rapidement s’installer.

Le résultat de ces changements a fait de nous des personnes plus épanouies, plus calmes et plus à l’écoute. L’exposition au stress, à l’angoisse ou à l’anxiété liés à l’avenir a considérablement diminué. Nous avons davantage de temps pour des activités liées au DIY (Do it yourself : faire soi-même), ce qui apporte des petites victoires et de la fierté personnelle, c’est toujours bon à prendre pour améliorer la confiance en soi. Vivre autrement, nous a aussi aider à mieux communiquer grâce au temps que nous apportons à l’échange et la qualité que nous tentons d’y mettre à chaque fois en usant les techniques de communication non violente.

Nous avons vraiment la sensation que nous avons découvert une technique simple pour vivre plus heureux : prendre le temps. Le temps d’aimer, d’apprécier, de créer, de se promener, simplement prendre le temps de vivre.

Qu’est ce que le mouvement slow ?

Les débuts de la consommation de masse ont eu lieu dans les années 50-60. La demande d’achat dans tous les domaines n’a fait qu’augmenter au fur et à mesure du temps. Cette très violente industrialisation est depuis quelques années délocalisée dans les endroits les plus pauvres du monde, où la production à bas coût se fait dans des conditions irrespectueuses de l’homme et l’environnement. La surconsommation actuelle de technologies obsolètes en quelques mois, de plats préparés industriels sur-emballés ou encore de vêtements éphémères, presque à usage unique a aussi un impact moral très fort sur la population globale.

Fort heureusement, les leggings en cuir et les chouchoux colorés ne sont pas les seuls a avoir fait leur apparition pendant les années 80. La montée en puissance d’une vie intense où le stress et l’adrénaline sont à la mode a donné naissance au mouvement slow. Ce nouveau courant se traduit par le terme “ralentir”. C’est une réponse qui va à l’encontre du nouveau Lifestyle (style de vie) qui s’installe depuis quelques années où tout n’est qu’accélération et frénésie. À tel point que le réveil sonne un jour, les enfants ont grandit et les individus ont laissé passer leur vie à courir après une carrière, l’argent, l’apparence ou le pouvoir d’achat.

Le mouvement slow, c’est justement, comme l’exprime le titre de l’article du magazine le temps : l’art d’appuyer très fort sur la pédale de frein. Ralentir, pour reprendre en main le cours de sa vie, récupérer les reines et devenir à nouveau, acteur du temps qui passe, de ses envies et de ses activités.

La slow life regroupe des principes communs au minimalisme et au Hygge : 

  • Apprécier et développer le partage avec autrui, à travers les rencontres ou les moments en famille et entre amis.
  • Stimuler ses sens et sa créativité.
  • Renouer avec la nature aussi bien par l’acte éco-responsable que le respect global de l’environnement.
  • Prendre le temps de vivre et savourer l’instant présent.
  • Apprendre à écouter son corps et son esprit pour être en accord avec soi-même.
  • Vivre autrement en tendant vers la simplicité et une consommation raisonnée.

Cette volonté de ralentir le rythme, aller à l’encontre de la standardisation de masse a débuté dans l’assiette du chroniqueur gastronomique, Carlo Petrini au milieu des années 80. Pour faire face à la montée en puissance des fast food et de la banalisation alimentaire, il a développé, un peu comme une blague au début, le concept d’écogastronomie. Ce courant tend à mettre en valeur le travail des petits producteurs, fuir l’agro-alimentaire de masse, et offrir le respect mérité à l’environnement et la biodiversité.

Il est urgent de ralentir

Pour moi, vivre à son propre rythme est l’un des grands luxes de la vie. Pourtant, il n’est pas toujours facile, voire souvent difficile, de s’octroyer juste des moments de pause ou des moments moins speeds que les autres. Nous sommes souvent (tout le temps ?) stressés et sous pression. Face à ce constat, Pascale d’Erm nous invite à partager un autre temps à travers son livre Vivre plus lentement, un nouvel art de vie. Elle vous fait entrer dans le monde « slow ». On y rencontre des slow designers et artistes, des slow travailleurs, des slow citties, de slow chefs cuisto et des slow travellers (avec ce cher Sylvain Tesson).

Pourquoi ralentir ?

Nous nous sommes de plus en plus habitués au tout, tout de suite. Il est possible de se faire livrer un achat réalisé sur Internet en 24h chrono, de manger des fraises en hiver, de « déguster » un repas sous barquette en le faisant réchauffer quelques minutes au micro-onde… Ces nouvelles règles de société nous rendent non seulement malades nous-même (au travail, dans les relations sociales) mais elles ont aussi un impact négatif sur la planète (transports, énergie, consommation maladive…). A trop vouloir gagner du temps, nous avons fini par y perdre le sens de la vie (signification et direction). Aller vers le « slow » ne peut cependant pas être imposé. Il doit partir d’un besoin ou d’une conviction personnelle. Pour moi, les premiers signes d’un besoin de décélération sont venus quand, à plusieurs reprises, j’ai failli me faire renverser par des voitures, parce que mon cerveau mettait trop de temps à analyser la vitesse à laquelle les voitures arrivaient.

Qu’est-ce que ralentir ?

Mais finalement, qu’est ce que signifie « ralentir » ? Se poser dans un transat et attendre ? Ne plus rien faire ? Carl Honoré, spécialiste du slow movement que l’auteure a rencontré, met en avant la notion de « tempo giusto », expression empruntée au monde de la musique : il s’agit de faire les choses à son propre rythme. Je dirais que c’est mettre de la douceur de vivre dans notre quotidien. Retrouver une certaine qualité de vie. Vous pensez encore que ralentir est mal honteux synonyme de flemmagite aigüe ? Pascale d’Erm répond que « ralentir, ce n’est ni s’ennuyer, ni paresser… et encore moins être nostalgique. C’est se poser pour réfléchir, choisir, agir selon ses convictions, maîtriser son temps pour apprendre à « changer de vitesse » selon nos différentes activités ». Les pauses sont des moments de grande fécondité, où l’on ose tester et apprendre de nouvelles choses. Face à cette frénésie, le mouvement slow propose de nous réapprendre à « habiter le temps » en ancrant à nouveau nos vies dans le temps et dans l’espace. Cela me rappelle un passage de Samarcande d’Amin Maalouf : « Le temps a deux visages, se dit Khayyam, il a deux dimensions, la longueur est au rythme du soleil, l’épaisseur au rythme des passions ». Nous avons créé des machines qui travaillent de plus en plus rapidement. Nous devrions profiter de la vitesse d’exécution de ces outils pour prendre le temps de réfléchir et d’analyser les choses. Au lieu de déléguer la vitesse à ces outils, nous avons tendance à vouloir suivre ce rythme infernal.

Comment ralentir ?

L’une des premières choses à mettre en œuvre pour se réapproprier son temps est de mettre fin à notre obsession du contrôle et de la maîtrise. Bref, il nous faut apprendre à lâcher prise. Face à l’injonction sociale de la perfection, être juste humain semble être devenu une hérésie. Comment faire alors pour lâcher prise sans se retrouver avec une montagne de choses à faire en attente ? En simplifiant et désencombrant nos vies, nos emplois du temps, notre travail, nos intérieurs. Passer du plus au mieux. Et pouvoir ainsi prendre le temps de faire les choses et y retrouver du plaisir (que ce soit cuisiner, se déplacer, écrire un mail, faire la vaisselle etc). En apprenant également à dire non : non au travail le week-end, aux soirées répétées entre amis, aux vacances à l’autre bout du monde avec ses 12h de décalage horaire… La convivialité d’un repas, pouvoir manger à son rythme et déguster de bonnes choses sont également une manière efficace de ralentir. Il est important de faire une vraie pause repas, surtout quand on passe la journée au travail. Un autre moyen de prendre à nouveau conscience du temps « naturel » : faire pousser des légumes ou des plantes chez soi. Et aussi :

  • Prendre le temps de se déplacer : utiliser les transports en commun, préférer la marche à la voiture tout en levant le nez en l’air au lieu d’être concentré sur ses pieds.
  • Ne plus demander des livraisons en 48h chrono : laisser le temps à ses achats de se déplacer.
  • S’octroyer du temps pour faire une activité qui nous plait : lire, faire du sport, pratiquer un art, cuisiner, jardiner…
  • Se laisser le droit de s’ennuyer quelques fois : l’ennui est très productif.
  • Demander à pouvoir faire une sieste de 15 min au bureau.
  • Se déconnecter après le boulot en ne consultant plus ses mails ni ses appels professionnels.
  • Oser ne pas être stressé, sous pression ou débordé.
  • Partir en vacances de manière réfléchie : préférer profiter pleinement de ses vacances près de chez soi plutôt que passer des heures voire des jours dans les transports.
  • Ne pas regarder l’heure du week-end ou pendant ses vacances : pour retrouver votre propre rythme.
  • En se créant des « bulles de lenteur », on réapprend à laisser le temps au temps. Pour plus d’informations, vous pouvez également lire ici une interview de Carl Honoré.

Au delà de l’initiative individuelle

Si nous pouvons chacun ralentir pour se rapprocher de notre propre rythme, il est difficile de vivre à contre-courant de la société et encore plus au sein de son entreprise. Heureusement, des mouvements s’organisent :

  • Le mouvement Slow Food, initiateur du mouvement slow, promeut une nourriture saine, du terroir et protégeant les identités culinaires.
  • Le slow management souhaite par exemple remettre l’humain au centre des entreprises. Un vaste programme particulièrement difficile à mettre sincèrement en œuvre, car il nécessite de la part des dirigeants de changer complètement de paradigme.
  • Les slow città : quand la lenteur devient une stratégie territoriale.
  • Le slow travel…

Nous vous partageons des petits liens rapides pour vous aider à retrouver les sujets évoqués dans cet article :

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